Sur les bords de la Bièvre, au fond du vallon de la forêt domaniale de Verrières, voici un espace de boisement, de prairie et de verger. A la limite de la vallée intensément urbanisée se prolongeant jusqu'à Paris, certains le qualifie de péri-urbain. Plus tout à fait la ville, pas encore la campagne mais riche de potentiel où peut encore s'envisager la possibilité de faire coexister habitat, nature et agriculture.

 

L'histoire de ce site mériterait d'être fouillée et approfondie mais la carte d'état major de la fin du XIX° siècle révèle déjà son usage agricole quand les bêtes de la ferme de Verrières venaient y pâturer. Les coteaux aujourd'hui urbanisés étaient alors couverts de vergers.

 

La ferme a depuis disparu, et ce sont les élèves du Lycée horticole Igny Saint-Nicolas, guidés par leurs professeurs, qui ont un temps permis de maintenir son caractère agricole. Une pépinière occupait alors l'emplacement de l'actuel boisement le long du chemin menant de la gare à la rivière, tandis qu'un verger permettait au futurs arboriculteurs de s'aguerrir aux techniques de taille et de palissage.

 

Ces pratiques ont progressivement été délaissées. Le verger s'est embroussaillé tandis que la pépinière abandonnée se reboise. Seule la prairie est régulièrement fauchée afin d'accueillir les usages de la ville : la fête d'Igny et le pèlerinage de l'Evêché qui une fois par an animent à nouveau les berges de la Bièvre. Reste un espace jusque là préservé de l'urbanisation, mais qui la côtoie intimement, à deux pas du centre ville, de la Gare et de l'Ensemble scolaire Saint-Nicolas dont il reste un prolongement ; un espace qu'on traverse pour rentrer chez soi, qu'on parcourt le week end le long du sentier de la Bièvre ; un espace de transition entre les coteaux boisés du Plateau de Saclay et la forêt de Verrières, un maillon de la trame verte et bleue.